Olivier Berducou
Délégué Syndical Central Orange
La transition entre période estivale plutôt calme et rentrée en accéléré est d’ordinaire progressive, mais 2025 déroge fortement à cette règle.
En effet, les jours à venir nous promettent pas mal de houle du côté de nos gouvernants mais aussi du côté social. L’appel du 10 septembre pour bloquer le pays pourrait s’installer dans le temps, nous verrons dans les jours qui viennent. Côté CFDT, nous appelons à une large mobilisation syndicale le 18 septembre.
Cependant, il faut s’attarder quelques minutes sur les raisons qui amènent tant de citoyens à crier leur colère et leur désarroi. Effectivement, depuis plusieurs années, le sentiment de déclassement progresse en France. Chacun trouve les raisons d’un mécontentement dans ce qu’il considère comme insupportable : des revenus stagnants voire en baisses quand les capitaux d’une frange minoritaire poursuivent leur croissance indécente ; des services de santé et d’éducation qui perdent les moyens nécessaires pour soutenir la santé partout pour tous et une école de qualité aux effectifs suffisants ; des prélèvements sur les revenus du travail toujours en complète déconnexion des revenus du capital ; des responsables politiques déconnectés de leurs concitoyens et qui produisent des politiques en totale opposition avec les attentes ; une cohésion sociale en totale décrépitude.
In fine, ce sont des citoyens perdus qui s’indignent et sont prêts aux pires extrêmes pour être entendus et renverser le rapport de force. Cela risque de donner de la violence et s’il faut se rendre aux urnes des bulletins pour l’extrême droite. Triste rentrée…
C’est aussi une rentrée plus que chargée du côté d’Orange avec des négociations en cours sur la qualité de vie et les conditions de travail, sur le plan de mobilité ou l’égalité professionnelle ; mais aussi le démarrage d’une information/consultation sur le projet de réorganisation d’Orange France. Sur ce projet, Regain, nous appelons côté CFDT à un relâchement du calendrier qui – s’il reste en l’état – risque de créer des tensions inutiles et limiter à peau de chagrin la capacité des partenaires sociaux à peser dans la mise en place d’une nouvelle organisation.
Pour donner de la place au dialogue, il faut du temps et la conviction que cela sert à quelque chose. En termes de dialogue social, à la CFDT chez Orange, nous ne voulons pas nous limiter au cadre légal ce qui ne permettrait pas aux représentants des salariés de faire valoir leur capacité de propositions… Cela provoque irrémédiablement le rejet généralisé d’un dialogue social improductif…