
Olivier Berducou
Délégué Syndical Central Orange
Nous y voilà ! 2025 va tirer sa révérence et il est temps, avant de regarder plein pot 2026 dans les yeux, de jeter un petit œil dans le rétroviseur pour garder quelques leçons de cette année.
Si globalement le contexte international ne nous a pas aidé à positiver, je veux garder un peu d’optimisme avec une information passée sous les radars. La croissance importante du nombre de tiers lieux en France (plus de 3500) traduit la volonté des citoyens à se réunir pour trouver des solutions locales : Des solutions pour le mieux vivre ensemble, des solutions aux défis climatiques et environnementaux.
Un tiers-lieu est un espace hybride, partagé et ouvert, situé entre le domicile et le bureau classique, où se mêlent travail, créativité, convivialité et rencontres. Il favorise les usages flexibles : coworking, formations, événements, ateliers, culture, etc.
Aujourd’hui : Les tiers-lieux se diversifient : ateliers partagés, cafés associatifs, espaces culturels, incubateurs, lieux hybrides mêlant travail, formation et vie sociale.
Cette information peu partagée est très encourageante car c’est dans ces cadres d’innovations sociales locales que se trouve le creuset d’une société plus ouverte et intégrée.
Encore une fois, une année riche en élections chez Orange !
Avec deux scrutins, 2025 a poursuivi le rythme entamé en 2024. Ce rythme est certes sans doute trop intense pour permettre une participation élevée. Mais le nombre d’élections est surtout la résultante d’un climat malsain entre la direction de la CFE CGC Orange et les autres organisations syndicales.
Début 2025, le deuxième second tour des élections visant à désigner le représentant des salariés actionnaires au conseil d’administration a vu la large victoire du binôme soutenu par la CFDT et l’AASGO. Ainsi, Nadia Zak Calvet devait entrer au CA après l’assemblée générale de mai 2025… mais c’était sans compter sur le tempérament irrationnel du président de la CFE CGC Orange qui décidait encore une fois de contester le résultat d’une élection perdue…
Bilan : Depuis près de 2 années bientôt, les salariés actionnaires, deuxième au capital de la société, ne sont plus représentés au CA… c’est une gabegie inacceptable !
En novembre dernier, pour l’élection des représentants des personnels au CA, vous avez collectivement porté la CFDT à la première place du groupe Orange en nombre de voix.
Nous sommes arrivés premier chez les cadres avec l’élection de notre candidat sortant Vincent Gimeno et de sa suppléante Florence Chinaud, et second chez les employés et maitrises derrière la CGT.
Au sortir de ce scrutin, nous avons appris la sempiternelle contestation des résultats par la CFE CGC d’Orange devant le tribunal des activités économiques de Nanterre… Gageons que nous sommes partis à nouveau dans un cycle de contestation qui risque encore un peu plus de provoquer l’incompréhension et donc la distanciation des salariés avec la démocratie sociale dans l’entreprise…
Cette année a été par ailleurs éprouvante pour toutes les équipes. Les transformations se sont encore succédé à un rythme effréné et de nombreuses équipes subissent un effet mille-feuilles entre déménagements et changements profonds dans le quotidien de travail.
Le projet Regain, démarré à l’été, et qui devrait être mis en œuvre début mars 2026 va provoquer de nombreux changements dans l’organisation d’Orange France.
La CFDT joue pleinement son rôle d’organisation syndicale responsable :
Nous espérons que la direction fera comme nous le pari d’un dialogue social constructif.
Côté négociation, l’année a été prolixe ! Avec 3 accords majeurs, la CFDT s’est engagée chez Orange pour l’amélioration de vos conditions de travail.
La négociation sur la Qualité de vie et les conditions de travail est, elle, toujours en cours et ne devrait aboutir que dans le courant de l’année 2026.
Reste la négociation du plan de mobilité domicile travail qui est un échec. La direction n’a pas souhaité mettre les moyens pour faire mieux que le précédent accord et ce malgré les différentes évolutions du cadre légal. Nous formulons l’espoir que dès 2026, nous pourrons de nouveau retrouver le chemin de la négociation sur ce sujet si important en termes de transition écologique et de qualité de vie au travail.
Enfin, comment ne pas finir ce bilan 2025 avec la question en suspens qui inquiète tout le monde des télécommunications français. Le rachat possible de SFR par les trois opérateurs, Free, Bouygues et Orange, est un profond bouleversement des équilibres dans notre branche d’activités. Il risque de provoquer de nombreuses pertes d’emplois chez SFR en premier lieu, mais aussi chez les autres opérateurs et chez nos sous-traitants qui risquent de voir le marché se rationaliser…
La CFDT, seule organisation syndicale représentative chez les 4 opérateurs et au niveau de la branche, jouera pleinement son rôle pour peser afin que cette possible transaction n’oublie pas les travailleurs !